La Gazette du 18/11/2015 (copie ci-dessous) a longuement rendu compte du dossier publié par Aspic (voir article précédent ici) concernant les augmentations des tarifs des parcs de stationnement dans l’agglomération de Cergy-Pontoise
L’article rédigé par Jérôme Cavaretta dans ce journal est clair, à l’exception d’un passage qui peut entraîner une légère confusion dans l’esprit du lecteur. Il s’agit du passage où juste après avoir constaté « partout des tarifs qui s’envolent, passés les premiers quarts d’heure », le journaliste ajoute que « les tarifs du stationnement de courte durée, qui concerne la grande majorité des usagers, restent quasiment identiques tandis que les tarifs de stationnement longue durée explosent ». Le tout est effectivement de savoir à partir de combien de quarts d’heure commence un stationnement de longue durée. Cette notion n’est pas sans enjeu puisque la défense de la CACP, par la bouche de M. Scavo son vice-président chargé de la mobilité, du transport et du stationnement, consiste justement à prétendre que « seul le stationnement de longue durée augmente ». Nous considérons, pour notre part, qu’un stationnement de 30 minutes n’est pas un stationnement de longue durée. Or, les 30 minutes de stationnement augmentent de 26,66 % au parc des Arts (Cergy) et de 36,36 % au parc du Centre gare de Saint-Ouen l’Aumône. Nous considérons qu’un stationnement de 45 minutes n’est pas non plus un stationnement de longue durée. Or, les 45 minutes de stationnement augmentent de 26,66 % aux parcs des Genottes intérieur, du Nautilus, de l’Oise, des 3 gares (Cergy), de Liesse sud et de Neuville, de 53,33 % au parc des Arts et de 72,72 % au parc du Centre gare de Saint-Ouen l’Aumône, ville que M. Scavo connaît pourtant bien puisqu’il en est un élu.
Mais M. Scavo ne se contente pas de prétendre que la longue durée de stationnement commence à partir de 30 minutes. Dans un encadré au-dessous de l’article, il essaie de justifier ces nouvelles augmentations avec des arguments tout aussi surprenants.
D’abord, l’élu communautaire semble considérer comme une victoire que les créneaux qui étaient gratuits en 2014 le restent en 2015. Puis il se félicite du choix politique de la CACP qui aurait cherché à minimiser l’augmentation des parcs de stationnement pour la majorité des Cergypontains. Lui-même d’ailleurs affirme préférer « l’intérêt général à l’intérêt particulier ». Tout cela serait fort estimable s’il s’était agi de modérer une augmentation contractuelle à laquelle la CACP ne pouvait échapper. Mais la situation n’était absolument pas celle-là. C’était la moindre des choses que les créneaux gratuits le restent et rien n’autorisait Vinci-Park à procéder à de nouvelles augmentations. Bien au contraire le législateur les obligeait à revoir leur tarification dans un sens qui devait être favorable aux usagers. M. Scavo, en défenseur qu’il est de l’intérêt général, aurait dû immédiatement constater qu’il n’en était rien et demander à Vinci-Park de lui présenter un autre projet. Il aurait pu, en passant, leur rappeler que l’avidité est un vilain défaut et que cette société n’a pas à se plaindre à Cergy-Pontoise, une agglomération où ses bénéfices connaissent un taux de rentabilité annuel de 16 % depuis l’origine. Non seulement, M. Scavo n’a rien fait de tout cela, mais il s’est engagé auprès des élus de l’agglomération pour qu’ils votent ce projet scandaleux. Enfin, M. Scavo qui ne répond pas à la question d’Aspic lui demandant quelles étaient les informations ou les statistiques lui permettant d’affirmer que 70 % des usagers paieront moins ou le même tarif qu’avant le 1/07/2015, conclut par deux galéjades. La première consiste à expliquer certaines hausses de tarif par l’obligation pour Vinci-Park de s’en tenir à des multiples de 10 centimes. Il suffit de consulter les tableaux qu’Aspic propose à la fin de son article pour constater que lorsqu’on parle d’augmentations de 10, 20, 50, 100 voire 150 %, il y a longtemps qu’on ne compte plus en centimes. La seconde galéjade consiste à prétendre que les associations de consommateurs ont approuvé cette nouvelle tarification au quart d’heure. Soit M. Scavo parle du principe même de la tarification au quart d’heure et il a peut-être raison, encore que l’UFC Que Choisir réclame une tarification à la minute. Soit il parle de la mise en place à Cergy-Pontoise de cette tarification et, dans ce cas, nous aimerions connaître le nom de ces associations qui, si elles existent, doivent étudier les dossiers avec la même application et le même sérieux que le font les élus communautaires.
Excellent travail…
On ne peut pas écarter l’hypothèse qu’il ait été fait là une compréhension extensive
(ex : en dehors de) de l’esprit du Législateur.
Je vous suggère de saisir le contrôle de légalité préfectoral.
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